Se remettre d’une rupture amoureuse : stress, fatigue, tristesse

Des chercheurs américains ont soumis 15 personnes à une IRM, on leur a demandé de visionner en des photographies de leur ex qu’elles n’avaient pas réussi à oublier. Les résultats ont révélé que l’activité de leur cerveau était proche de celles des toxicomanes en manque de cocaïne !(1) Une étude menée sur 90 femmes divorcées nous a également appris que près de 40 % souffraient de symptômes de stress post traumatiques 6 mois après leur séparation.(2) Le stress occasionné par une rupture, un divorce peut entraîner des problèmes cardiovasculaires. Le corps se met en ordre de bataille pour réagir face au stress : les hormones cortisol et adrénaline sont en hausse et contribuent à l’accélération du rythme cardiaque, de la pression artérielle. Les chocs émotionnels, comme une rupture amoureuse, sont des facteurs déclencheurs du syndrome cardiovasculaire du cœur brisé (27,7 % des cas) avec une surreprésentation des femmes car leurs artères au stress sont plus sensibles au stress.(3)

Pourquoi une rupture amoureuse est-elle si douloureuse ?

Bien que chaque histoire d’amour soit unique, les séparations, les divorces suivent souvent un schéma émotionnel similaire. Dans l’essence même de l’expérience humaine, une rupture amoureuse provoque inévitablement une forme de souffrance, de tristesse. Cette douleur se manifeste de différentes manières, et certains la comparent à une blessure physique tant elle peut être intense.

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Un vide impossible à combler immédiatement

Avant tout, la douleur naît de l’attachement profond à l’être aimé. Lorsque celui-ci disparaît de notre quotidien, il laisse un vide abyssal. La relation s’apparente à une habitude ancrée, presque une addiction, dont il faut progressivement se sevrer. Chaque geste, chaque moment partagé, devient une empreinte dont il est difficile de se défaire. La rupture, le divorce impose alors une véritable période de « détoxification » affective, où l’absence de l’autre se fait cruellement ressentir.

Une blessure pour l’ego

Au-delà de la perte de l’être cher, une séparation touche également à l’estime de soi. L’amour-propre vacille, donnant naissance à des interrogations douloureuses : « Suis-je encore digne d’être aimé ? », « Qu’ai-je fait pour en arriver là ? ». L’égo est mis à rude épreuve, et le rejet – qu’il soit explicite ou implicite – ébranle la confiance en soi. Ce choc émotionnel peut altérer profondément la perception que l’on a de soi-même et de sa valeur aux yeux des autres.

Le deuil des rêves partagés

Enfin, une rupture ne se limite pas à la fin d’une relation : elle signifie aussi la fin des projets bâtis à deux. Mariage, enfants, voyages, maison … Autant d’espoirs et d’aspirations qui s’évanouissent brutalement. Faire face à cette réalité impose un véritable travail de deuil, où il faut accepter non seulement la perte de l’autre, mais aussi celle d’un avenir imaginé, désormais hors de portée.

Quelles sont les conséquences d’un rupture, d’un divorce sur la santé ?

Tristesse et cœur brisé

Dans 30 % des cas, le syndrome du cœur brisé se manifeste suite à rupture amoureuse ou un décès. L’adrénaline est pointée du doigt, elle accélère le pouls et dans les pires des cas peut paralyser le cœur. Sous l’influence d’un déclenchement intense d’hormones de stress, une partie du cœur peut cesser de se contracter. Les femmes sont les premières à être touchées, 9 femmes pour 1 homme, car leurs artères sont très sensibles aux variations des hormones du stress et se spasment plus facilement. Lors de cet phénomène, le ventricule gauche se bloque. Il gonfle et provoque une douleur thoracique, une sensation d’oppression.

Le stress : une réaction physiologique après une séparation

La rupture est interprétée comme une menace par le cerveau, qui active la réaction au stress. Voici les répercussions :

• Hausse du cortisol, l’hormone du stress, ce qui peut causer des palpitations, un nœud à l’estomac, des tensions musculaires, une agitation.
• Stimulation de l’amygdale, l’aire du cerveau associée aux émotions négatives, amplifiant ainsi l’anxiété et la rumination.

La fatigue : une conséquence hormonale à la fin d’une relation

L’intensification du stress requiert au corps beaucoup d’énergie, ce qui finit par l’épuiser. Les troubles du sommeil deviennent légion (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes), aggravant l’état de fatigue. On peut aussi observer une chute des taux de dopamine et de sérotonine (hormones du plaisir et du bien-être) pouvant provoquer une sensation de léthargie, de perte de motivation et une impression de se trainer au quotidien.

La déprime : une réaction au manque et à la perte

Quand est en couple et amoureux, le cerveau libère de l’ocytocine et de la dopamine, 2 hormones liées à l’attachement, au lien affectif et au plaisir. Après une rupture, cette libération s’étiole, laissant une sensation de vacuité et de manque, un peu comme un sevrage. La séparation peut aussi faire remonter à la surface des insécurités personnelles (crainte de l’abandon, peur du rejet), exacerbant la tristesse et la perte de confiance en soi.

Solutions pour se remettre d’une rupture, vaincre le stress, la déprime

Accepter les mains tendues, chercher de l’aide

Accepter de se confier à un thérapeute est un pas en avant vers la résolution de ce chagrin sentimental. Après une rupture, un divorce on se prend un uppercut. Il faut remonter la pente (en faisant son deuil amoureux), apprendre à revivre seul, regagner confiance. Si les paroles réconfortantes de vos amis, ou les forums de discussion vous mettent du baume au cœur, le soutien de professionnels est indispensable en cas de rupture, de séparation douloureuse. Psychologues, psychiatres, coachs : la prise en charge par la parole, l’écoute, l’accompagnement, l’apprentissage de nouveaux schémas de pensées sont parfois nécessaires pour traverser cette épreuve.

Renouer avec soi-même pour aller mieux, vaincre la tristesse

La rupture, le divorce ravivent des blessures latentes. Les fêlures, les maux liés à l’enfance (carence affective, divorce des parents…), peuvent remonter à la surface. La séparation est alors l’opportunité de faire la paix avec soi-même, de tourner la page, de trouver son chemin de vie. Ecoutez vous : redécorez votre intérieur, faites le tri, libérez du temps pour vos passions… Prenez soi de vous pour reconstruire une image positive, etre en phase avec vous-mêmes. En couple, sacrifices, renoncements, projets en suspens, laissés de côté, vous vous êtes oubliés, avez fait passer vos envies au second plan : fini les concessions il est temps de faire de vos envies une priorité : vivre pour soi une ode à la vie

Bien s’entourer pour préserver sa santé mentale

Les amis, la famille, les collègues, ils ne sont pas les architectes de votre reconstruction, sont des piliers. Ils vont être aux premières loges d’une résurrection et l’accompagner. Tour à tout confidents ou joueront les garde-fous qui vous raisonneront, calmeront vos ardeurs, ou vous ouvriront les yeux sur la toxicité de votre ancienne relation. Entourez-vous de personnes bienveillantes et restez à l’écart de ceux qui vous culpabiliseront ou s’empresseront de vous mettre la pression pour vous pousser à rencontrer quelqu’un d’autre dans la foulée. L’entourage doit faire office de facilitateur dans la voie guidant vers la guérison du mal d’amour… Alors sortez avec eux, aérez vous l’esprit pour éviter un quotidien morose et retrouver bonheur et joie de vivre.

Ne pas être dans le déni pour se relever

Effacer l’histoire, l’oublier est un réflexe naturel, toutefois quel que soit la relation et la nature du dénouement, vous ne devez pas etre dans le déni et accepter qu’elle fait partie intégrante du passé. Si on occulte cette histoire d’amour, elle nous revient comme un boomerang tôt ou tard. Entamer le processus de deuil amoureux commence donc par l’acceptation de l’échec. Ce travail s’achèvera par l’acceptation de la rupture, sans éveiller de ressentiment, de haine, d’esprit de vengeance, ni de regrets.

Profiter de sa nouvelle vie en solo : savourer les bonheurs du célibat

“Il faut trouver un juste milieu entre dépérir, rester calfeutré chez soi, pleurer à chaudes larmes en se négligeant et faire la fête tous les soirs. Apprenez à redécouvrir et savourer les joies du célibat, tous ces plaisirs dont vous étiez parfois nostalgiques et qui nous rendent envieux quand nous sommes en couple : pas de compte à rendre, une grande liberté de son emploi du temps, le plateau télé, se concentrer sur ses loisirs, son bien-être. Vous pouvez jouir d’une grande indépendance, organiser des sorties de dernière minutes, faire une croix sur les compromis, éviter les conflits au sujet du partage des tâches domestiques. Pour ne pas sombrer dans la tristesse et déprimer : voyez le bon coté des choses.

Eviter la “relation-pansement”

“Quand vous vous lancez à corps perdu dans une nouvelle relation amoureuse pour noyer votre chagrin, vous comptez sur votre nouvelle moitié pour vous aider à oublier votre ex. Ce type de relation nous permet de nous sentir valorisé, admiré, chéri, nous rassure sur notre capacité à plaire, à séduire mais c’est une fuite en avant. Il faut donc dédramatiser la solitude, accepter que l’on est pas toujours prêt se réengager dans une autre relation. Faire souffrit l’autre, souffre-douleur, etre celui qui quitte si on a été abandonné, lui infliger notre douleur assouvir un désir de vengeance

Prendre ses distances avec les réseaux sociaux

Rien de pire que d’épier, d’espionner le compte de son ex pour savoir s’il ou elle a refait sa vie, parfois, on espère que les photos postées laisseront transparaitre des messages codés, subliminaux, de la tristesse, c’est un grand danger car on s’expose par orgueil pour étaler un bonheur factice afin de blesser l’autre : tout n’est qu’artifice et manipulation ! Vous voyez la personnes rayonnante, épanouie et déduisez que votre amour déchu vous a oublié, que l’autre se relève plus rapidement que vous et vous renvoie vers votre faiblesse. Vous tombez sur des photos de couple qui nagent dans le bonheur et qui vous renvoient à vos propres échecs.  

Ne pas se comparer pour éviter de se mettre la pression

Certaines personnes qui vous entourent ont peut etre réussi à tourner la page rapidement après une rupture, un divorce. D’autres ont été touchés par la flèche de cupidon et se remis en couple facilement. Cette facilité déconcertante peut etre déroutante. Vous avez alors l’impression d’etre faible, pas dans la norme : relativisez ! Vous avez le droit d’être avachi dans votre canapé. Pour se remettre d’une rupture, d’une séparation, rien ne sert de fuir ses émotions, il faut les affronter pour les dépasser ! Cette difficulté à surmonter cette épreuve est multifactorielle : intensité de la relation, circonstances de la séparation, durée de la relation. Cessez de mettre cote à cote des histoires différentes. Dites-vous que parfois ceux et celles qui ont en apparence semblent mieux vivre la rupture font bonne figure et que d’autres ont le contre coup bien plus tard. En effet, chez certaines la douleur peut etre différée et se manifester bien plus tard.

Prendre son temps pour se remettre de la fin d’une histoire d’amour

Un divorce, une rupture c’est en quelque sorte la perte d’un être cher, le temps d’acceptation varie d’une personne à l’autre. C’est le temps du deuil, posez-vous la question :”Si je remettais en couple et que mon ex réapparaissait dans ma vie, est-ce que j’abandonnerais tout pour revenir avec ?”Si oui, votre deuil n’est alors pas terminé et vous êtes encore tournés vers le passé. Si il occupe encore vos pensées, votre esprit de façon obsessionnelle, vous ne serez pas dans les bonnes dispositions pour entamer une nouvelle histoire et cette relation sera alors sans doute une relation pansement.

(1) Arthur Aron, Ph.D., professor of social and health psychology in the Department of Psychology at Stony Brook University,

(2) Posttraumatic Growth and Subjective Well-Being in Men and Women after Divorce: The Mediating and Moderating Roles of Self-Esteem Kinga Kaleta, Justyna Mróz

(3) Sex‐ and Age‐Based Temporal Trends in Takotsubo Syndrome Incidence in the United States Varun K. Pattisapu, MD, Hua Hao, PhD, Yunxian Liu, PhD, Trevor‐Trung Nguyen, BS, Amy Hoang, MBS, C. Noel Bairey Merz, MD and Susan Cheng, MD, MPH