Maman épuisée : comment éviter le burn out maternel ?
Etre mère, c’est aussi accumuler les tâches ménagères, s’occuper des enfants, manquer de temps pour elle… Les journées sont bien chargées et la fatigue physique et psychique peut vite s’installer. Mais à force de trop tirer sur la corde, l’organisme finit par s’épuiser. Les mamans craquent et c’est le burn-out maternel, un sujet encore trop tabou dans notre société.
Nous sommes allés à la rencontre de Catherine Guillaume, psychologue et coach spécialisée dans le burn-out maternel, pour nous éclairer sur ce sujet d’actualité.
En quoi consiste votre métier de psychologue et coach de vie spécialisé dans le burn-out maternel ?
J’accompagne les mamans qui se sentent au bord du burn-out maternel. Ma mission consiste à les aider à en parler, à reconnaître l’état dans lequel elles sont et à sortir définitivement de l’épuisement. S’épanouir en tant que maman c’est retirer le masque de wonder woman, se remettre au centre de sa vie, s’écouter et apprendre à faire autrement.
Le terme “burn-out” fait peur, faut-il plus parler de charge mentale ou de fatigue intense physique et mentale ? En quoi le burnout maternel est-il différent du burnout professionnel ?
Le terme “burn-out” provoque plus de honte qu’il ne fait peur. Les mamans ne s’autorisent pas toujours à être dépassées par leur quotidien et encore moins à en parler. Elles vivent et s’imposent parfois une charge mentale qui les submergent. Bien souvent, elles veulent tout gérer à la fois car, d’une part, elles croient devoir le faire et, d’autre part, cela renvoie l’image qu’elles sont fortes et indépendantes.
Le burn-out maternel existe et il est important de mettre des mots dessus pour que les mamans se reconnaissent et agissent pour en sortir. C’est un état de fatigue intense et de grande détresse causé par le stress dû au fait d’être maman. Il est comparé au burn-out professionnel dans le sens où les signes sont similaires mais, ici, exclusivement liés à la maternité : un épuisement moral et physique, une distanciation affective avec ses enfants, un sentiment de saturation et un contraste avec la maman qu’elles étaient avant. Les mamans en burn-out maternel n’ont en général pas de problèmes au travail, même si l’épuisement peut avoir des répercussions sur leur travail.
Vous-même, vous avez été confrontée au burn-out maternel. Comment en êtes-vous sortie ?
J’ai croisé le burn-out maternel à la naissance de mon deuxième enfant. Les problèmes de santé de mon bébé et mon idéal de mère parfaite m’ont amenée à en faire trop et à vouloir le faire seule. Je me suis oubliée et je ne m’autorisais pas à me plaindre car j’avais ce dont j’avais rêvé. Mais la fatigue et le stress se sont accumulés. Je me suis reconnue dans les signes du burn-out parental. J’ai accepté de l’aide de la part de mon entourage pour souffler et je me suis faite accompagnée. Je devais radicalement changer ma perception de la maternité, chercher des ressources pour faire face aux différents stress du quotidien et découvrir qui je voulais vraiment être pour ne plus m’épuiser.
Burn-out maternel, la mère parfaite n’existe pas. Vous confirmez ?
La mère parfaite n’existe pas. En essayant de l’être, elle risque d’accumuler du stress à vouloir tout gérer par exemple. La vie de maman n’est pas un long fleuve tranquille. Le stress en soi n’est pas anormal. ll le devient lorsqu’il est présent tous les jours et que l’on ne trouve pas comment y faire face. Essayer d’être la mère parfaite c’est se mettre la pression et enfermer ses vrais désirs dans une cocotte minute. Par exemple, la maman d’aujourd’hui peut inscrire ses enfants à plusieurs activités pensant devoir répondre à leurs besoins en priorité. Mais en n’écoutant pas sa propre fatigue et/ou ses propres envies, elle s’épuise.
Est-ce difficile pour les mamans de dire qu’elles sont épuisées et de chercher de l’aide ? L’épuisement maternel reste-t-il un sujet tabou ?
Il est difficile pour les mamans de dire qu’elles sont épuisées. En tant que maman, elle se dit qu’elle doit s’en sortir, être heureuse et ne pas se plaindre car elle les a voulus ses enfants. Si elle se sent dépassée, elle pense que c’est parce qu’elle est une mauvaise mère. Les mamans d’aujourd’hui sont dures envers elles et ont tendance à se comparer aux autres et/ou à croire que les autres font mieux qu’elles.
Quels conseils donnez-vous en consultation ou en visio ? Quelle est votre méthode pour passer de l’épuisement à l’épanouissement ?
La fatigue est normale, l’épuisement ne l’est pas. S’épanouir dans sa vie de maman c’est déjà prendre conscience qu’elle ne peut être ni parfaite, ni telle qu’elle l’avait idéalisée. Ensuite, décider de s’épanouir c’est accepter de lâcher la pression qu’elle se met. Si jusqu’ici les mamans étaient dans le contrôle, elles vont découvrir qu’elles sont vulnérables et qu’elles ont le droit de penser à elles en priorité. Apprendre à mieux se connaître va leur permettre de s’affirmer, d’affirmer leurs choix, leurs envies et d’oser faire autrement. Des solutions très simples existent telles que déléguer, prévoir un moment en famille le dimanche soir pour penser aux menus de la semaine, s’autoriser à prendre une baby sitter un samedi soir par mois…
Quelques mots sur votre livre “Stop au burn-out maternel, la méthode pour passer de l’épuisement à l’épanouissement” ? Comment peut-il aider les mamans épuisées à reprendre leur vie en main ?
“Stop au burn-out maternel, la méthode pour passer de l’épuisement à l’épanouissement” s’adresse aux mamans au bord du burn-out maternel. Les femmes qui sentent que la cocotte minute va exploser découvriront qu’elles ne sont pas seules grâce aux explications et aux témoignages des femmes qui ont vécu cette expérience dans le livre. Elles trouveront aussi des astuces et des questions à se poser à la fin de chaque chapitre pour définitivement prendre soin de soi en priorité. C’est comme dans l’avion, mettre d’abord le masque à oxygène sur soi est indispensable pour pouvoir aider son enfant.