Les solutions pour guérir d’un trouble du sommeil
Le sommeil est essentiel pour la santé physique et mentale. Il régénère l’organisme, consolide la mémoire, régule les émotions et équilibre le système immunitaire.
Pourtant, selon l’Institut national du sommeil et de la vigilance, 20% des Français souffrent d’insomnie, c’est-à-dire de difficultés à s’endormir ou de perturbation du sommeil.
L’insomnie a des causes variées, comme le stress, l’anxiété, la dépression, les troubles hormonaux, les maladies chroniques ou les mauvaises habitudes de vie.
Elle peut aussi être le symptôme d’un autre trouble du sommeil comme le syndrome des jambes sans repos.
Elle a des conséquences néfastes sur la qualité de vie, comme la fatigue, les troubles de l’attention, de la concentration, de l’humeur et de la mémoire, le risque accru d’accidents ou de maladies cardiovasculaires.
Pour sortir de l’engrenage des nuits sans sommeil, il faut bien souvent passer par l’étape de la prise de somnifères. Que ce soit ceux prescrits par un médecin ou ceux que l’on trouve en vente libre, ce sont des solutions à envisager avec sérieux.
Les somnifères, des médicaments incontournables ?
Les somnifères sont des médicaments qui induisent le sommeil. Ils appartiennent principalement à la famille des benzodiazépines ou des molécules apparentées, comme le zolpidem ou le zopiclone.
Ces médicaments agissent sur les récepteurs GABA du cerveau, qui sont impliqués dans la régulation du sommeil et de l’éveil. Ils ont un effet sédatif, anxiolytique et relaxant musculaire.
Ils sont indiqués dans les cas d’insomnies occasionnelles ou transitoires, lorsque le trouble du sommeil est sévère, invalidant ou source d’angoisses. Ils sont prescrits par un médecin, à la dose minimale et pour une durée limitée (moins de quatre semaines).
Ces médicaments présentent des inconvénients et des risques importants, comme :
- Une altération de la qualité du sommeil : ils réduisent le temps passé en sommeil profond et paradoxal.
- Une accoutumance : ils perdent leur efficacité au bout de quelques semaines d’utilisation régulière.
- Une dépendance : ils créent une addiction physique et psychologique, qui rend difficile l’arrêt du traitement.
- Un effet rebond : ils provoquent une aggravation des troubles à l’arrêt du traitement.
- Des effets secondaires : ils peuvent entraîner une somnolence diurne, une baisse de la vigilance, des pertes de la mémoire, des chutes ou des fractures chez les personnes âgées.
Les somnifères occasionnent parfois des conséquences sur la santé. Ils ne doivent pas être considérés comme une solution miracle pour guérir de problèmes de sommeil. Ils doivent être utilisés avec précaution et sous contrôle médical. Ils ne traitent pas la cause et ne doivent pas être préconisés pour les cas chroniques.
➥ À noter que les somnifères ne sont pas adaptés aux troubles du sommeil suivants : la narcolepsie, les symptômes de l’hypersomnolence, la parasomnie.
Les somnifères sans ordonnance
Les somnifères sans ordonnance sont des alternatives aux traitements sur prescription médicale. Ils s’adressent aux personnes soucieuses de retrouver une bonne hygiène de vie. Il s’agit principalement de produits à base de plantes ou d’hormones naturelles. Voici quelques exemples :
- La mélatonine : c’est une hormone produite par la glande pinéale en réponse à l’obscurité. Elle joue un rôle dans le rythme circadien et favorise l’endormissement. Elle est indiquée dans les cas de décalage horaire. Elle est disponible en pharmacie sous forme de comprimés ou de gélules. Elle doit être prise une à deux heures avant le coucher, à la dose de 1 à 2 mg par jour. Elle peut avoir des effets indésirables, comme des maux de tête, des nausées, des vertiges ou des cauchemars. Elle peut aussi interagir avec certains médicaments, comme les anticoagulants, les antidépresseurs ou les contraceptifs oraux.
- La valériane : cette plante a des propriétés sédatives et anxiolytiques. Elle agit sur les récepteurs GABA du cerveau, comme les benzodiazépines, mais de façon plus modérée. Elle est indiquée dans le cas d’insomnie liée au stress. La dose administrée est de 300 à 600 mg par jour.
- La passiflore : c’est une plante qui a des propriétés sédatives et anxiolytiques. Elle agit également sur les récepteurs GABA du cerveau, mais de façon plus faible que la valériane. Une dose de 200 à 400 mg par jour est préconisée.
➥ La valériane et la passiflore peuvent interagir avec les sédatifs, les antihypertenseurs ou les antidiabétiques. Elles sont disponibles en pharmacie sous forme de comprimés, de gélules, de tisanes ou de teintures mères et doivent être prises 1 à 2 heures avant le coucher. Leurs effets indésirables sont des troubles digestifs, des maux de tête ou un demi-sommeil diurne.
Ces somnifères sans ordonnance sont utiles pour traiter les troubles occasionnels ou transitoires. Ils ont l’avantage d’être moins puissants et moins addictifs que les somnifères sur ordonnance.
Cependant, ils ne sont pas dénués d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses. Ils doivent donc être utilisés avec prudence et en respectant la posologie et la durée du traitement.
Qui consulter en cas d’insomnie chronique ?
L’insomnie chronique se définit par des difficultés à s’endormir et un sommeil perturbé pendant au moins trois mois, avec une fréquence d’au moins trois nuits par semaine. Elle a un retentissement important sur la qualité de vie et la santé du patient (irritabilité, somnolence). Elle nécessite une prise en charge adaptée et personnalisée.
Le médecin traitant est le premier interlocuteur du patient souffrant de perturbations du sommeil. Il va établir le diagnostic en interrogeant le patient sur ses routines de sommeil, ses facteurs de risque, ses symptômes associés et son état psychologique. Il va également examiner le patient pour rechercher une éventuelle maladie sous-jacente. Il peut demander au patient de tenir un agenda du sommeil pendant quelques semaines pour évaluer la durée et la qualité du sommeil.
➥ Bon à savoir : Les somnifères sont déconseillés en cas d’apnée du sommeil et parasomnies.
Le médecin traitant peut proposer au patient un traitement médicamenteux adapté en respectant les règles de prescription des somnifères.
Il peut également orienter le patient vers une psychothérapie comportementale et cognitive (TCC), qui est une méthode efficace pour traiter les nuits blanches chroniques sans médicament. La TCC vise à modifier les pensées négatives et les comportements inadaptés qui entretiennent le mauvais sommeil. La relaxation progressive obtenue influe positivement sur la qualité du sommeil.